Matin Vibrant | 14 avril 2021

Quand le cœur nous guide dans des zones inconnues

Coucou,

Aujourd’hui, j’ai envie de vous partager une histoire qui m’est arrivée, il y a quelques années. Une histoire qui m’a drôlement déstabilisée pour commencer, puis qui s’est avérée être l’une des plus belle et vibrante expérience de ma vie!

Janvier 2017

Je prépare tranquillement mes valises pour aller offrir une formation en Tunisie. J’ai une chanson qui me trotte dans la tête que je n’ai pas entendue depuis longtemps, Heal the World de Michael Jackson. Je ne comprends pas trop pourquoi, mais je ressens que quelque chose va se passer pendant mon voyage…

Je pars donc, accompagnée de mon amie Marie-Ève, et nous sommes vraiment fébriles d’entreprendre ce périple ensemble ; elle pour s’occuper de la diffusion et des médias sociaux, et moi pour assurer une formations à des professionnels tunisiens. De plus, c’est la première fois, pour nous deux, que nos pieds touchent le sol africain.

Arrivées sur place, nous sommes complètement dépaysées. Que ce soit par la musique qui est diffusée à l’extérieur dès notre arrivée à l’aéroport de Tunis, jusqu’à l’odeur qui flotte dans l’air, le climat, et bien sûr l’architecture environnante. Un chauffeur vient nous chercher, il parle peu, et nous n’avons aucune idée du chemin à emprunter pour nous rendre à notre hôtel, alors nous sommes bien sûr un peu nerveuses.

Nous arrivons finalement à bon port, et j’ai toujours cette chanson qui me trotte dans la tête. Intriguée, je vais la télécharger sur ITunes afin de l’avoir dans mon cellulaire, au cas où elle me serait utile. Par expérience, je sais que lorsque j’ai un pressentiment de quelque chose, c’est une guidance à suivre. 😉

On passe une première journée à l’hôtel à se familiariser avec notre suite, ainsi que la nourriture qui est déjà très différente de celle de chez nous, un peu « jet lag » de notre vol de nuit. Puis, arrive le soir, veille de la première journée de formation que je dois donner, j’ouvre mon Facebook et je tombe sur cette nouvelle : un attentat a eu lieu dans une mosquée de Québec, et plusieurs personnes ont été tuées, dont un homme originaire de la Tunisie, et ce, par un québécois qui (c’est quoi les chances!?) porte le même nom de famille que… moi.

La panique s’installe

Je suis sous le choc. Je suis une québécoise. Je suis en Tunisie. Je porte le même nom de famille que l’auteur de cet attentat. Ma compagne de voyage me regarde avec un air contrit. Elle ne sait pas quoi me dire. On est toute les deux estomaquées par cette nouvelle.

Je ne crois pas avoir besoin de vous dire que je n’ai pas trop dormi, cette nuit-là. Je ne savais pas du tout comment me positionner, le lendemain, face à mon groupe. J’avais honte d’être québécoise, et honte de mon nom de famille (même si au final, je n’ai aucun lien de parenté avec cet homme), bref, honte tout court, en plus de me sentir tellement impuissante et profondément triste que de telles choses puissent se passer dans le monde. Alors je réécoute la fameuse chanson, espérant y trouver une voie à suivre ou un indice sur ce que je dois faire, pendant presque toute la nuit.

Heal the world (Soigne le monde)
Make it a better place (Rends-le meilleur)
For you and for me, and the entire human race (Pour toi et pour moi et pour l’ensemble de l’humanité)
There are people dying (Il y a des gens qui meurent)
If you care enough for the living (Si tu te soucies réellement de la vie)
Make a better place (Rends-le meilleur)
For you and for me (Pour toi et pour moi)
Heal the world, Michael Jackson

Le lendemain matin

Je vous le dis, je ne me sentais pas au top de ma forme… Alors j’ai respiré, et respiré, et j’ai choisi d’accueillir les choses une étape à la fois. J’ai aussi choisi de me laisser guider par mon cœur, et par l’amour qui m’habite pour l’ensemble de l’humanité.

Les deux premières journées de formation se sont déroulées sans que personne ne nous parle de l’évènement. Marie-Ève et moi commencions à se demander si la nouvelle s’était rendue à Tunis… Tranquillement, j’apprenais à connaitre mes participants et je tissais doucement des liens avec eux. Assez pour qu’au début de la 3ème journée, j’aborde timidement le sujet avec l’une des participantes avec qui la connexion s’était facilement établie. Oui, la nouvelle s’était rendue, et personne n’osait aborder le sujet par délicatesse et surtout, par malaise évident.

Plus la journée passait, plus je ressentais que je devais faire quelque chose, me positionner clairement dans l’Univers et sur cette terre. En même temps, je donnais la formation pour un client et l’inspiration que j’avais ne cadrait pas dans le programme de formation. Mais, d’un autre côté, la chanson n’arrêtait pas de jouer dans mon esprit…

Le courage

À la fin de la journée, j’ai demandé au groupe s’ils acceptaient de sortir du cadre de la formation avec moi pour un instant, afin que je leur partage quelque chose de bien personnel. Ils ont tous acceptés, alors je leur ai raconté qu’une chanson était venue me hanter quelques jours avant mon départ sans que je sache pourquoi, et que, suite aux évènements des derniers jours, j’avais maintenant compris. Je les ai invités à former un cercle, debout avec moi, et les ai invités à ce qu’on se tienne tous par la main. Puis, j’ai demandé pardon, au nom de cet homme, et au nom de tous ces actes de souffrances qui sont perpétués dans le monde.

À ce moment précis, je me sentais dans une autre dimension. Des vagues de spasmes me traversaient tout le corps. La chanson jouait et les paroles prenaient tout leur sens. Presque tout le groupe pleurait doucement. Je nous sentais tous unis, remplis de compassion, d’ouverture, de bonté et d’amour.

L’amour

Parmi les paroles de cette chanson, il est question de choisir l’amour pour davantage de douceur et de bonté pour le monde. Que la peur n’existe pas dans le cœur. Et c’est tellement vrai.

Ce moment restera gravé dans mon cœur pour toujours, et je vous invite ce matin à prendre conscience de la puissance de la connexion au cœur. Non seulement ça vous assiste vous, mais ça assiste aussi vos enfants, vos proches, vos amis, vos collègues et même l’ensemble de l’humanité!

Ce simple choix, celui de l’amour, celui de se pratiquer à ressentir les qualités du cœur avec courage peut unir la terre entière… Et chacun, individuellement, est totalement libre de faire ce choix, peu importe les circonstances.

Qu’en dites-vous?

À demain,
Josyane