Récemment, je suis tombée par hasard sur un texte que j’avais rédigé pour un blogue avec lequel je collaborais en 2015, Femme Alpha, qui avait pour titre « Sex, drug & rock’n’roll », que vous pouvez lire en intégralité ici.

Déjà, la collaboration avec une blogue nommé « Femme Alpha » en disait long sur le lien que j’avais à l’époque avec ma féminité… Bien que cette expérience fut vraiment intéressante et que l’équipe qui était derrière ce blogue était vraiment chouette, disons que l’eau a coulé sous les ponts depuis. Et que dire du titre? Hahaha, c’était, disons, assez provocateur!

En me relisant, je me suis dit : « Wow, j’étais vraiment en colère! ». Je vous en partage un extrait ici :

J’ai donc appris par moi-même, ou plutôt avec mon premier « partenaire » qui était intoxiqué au moment de s’exercer. Oui, c’est dans cet « univers » que j’ai appris… pas grand-chose d’utile. En fait, la gamine que j’étais en apprenait des choses, par contre pas très catholiques. J’ai enregistré, du haut de mes 14 ans, qu’il fallait être « cochonne » et « open », sinon je n’étais pas digne d’intérêt. J’ai appris que j’avais des avantages puissants: de gros seins, un beau « cul » et un corps mince et proportionnel. 36-24-36. Mon visage et mes yeux par contre, ne m’étaient d’aucune utilité. Ni même mon cœur ou mes mots. Pas plus que mon intelligence ou mon univers intérieur. Ça n’intéressait personne. Surtout pas mon « chum ». Et je vous épargne les cris de mon cœur, que j’étouffais sans vergogne, les jugeant enfantins et tout droit sortis du film de Cendrillon.

Le sexe, c’est encore caché. On est une belle société de malhabiles ricaneurs qui pètent souvent plus haut que le trou en la matière, qui en parlent sans « fausse » pudeur, qui se croit ouverte et mature. Pourtant, quand je la regarde, notre chère société, je revois le même portrait que dans ma classe de secondaire. À qui la faute? À mon premier mec qui n’avait pas plus appris que moi? Non. À son père qui a trompé sa mère en cachette avec les d’autres femmes? Non. Mon humble avis, c’est la faute du tabou. Point final.

Alors, parlons sexe. Et parlons d’amour. Cessons de nous taire. Osons la vérité, aussi crue soit-elle.

Qu’en est-il de ma sexualité aujourd’hui, 6 ans plus tard, après avoir fait ce grand parcours de la tête à mon cœur, en passant par un programme de 9 mois sur la Divine Féminine? Eh bien, elle s’est complètement transmutée!

Je peux tellement ressentir la colère, la honte et la peine à travers ces mots que j’ai écrit à cette époque. Même si je croyais être rendue ailleurs au moment où j’écrivais ces lignes en 2015, je SAIS aujourd’hui à quel point c’était un leurre… Bien que beaucoup plus douce et beaucoup moins crue qu’elle était dans ma jeune vingtaine, reste que ma sexualité d’il y a 6 ans n’était tout de même pas vécue à travers le cœur… Je ressens aujourd’hui énormément de compassion pour la jeune femme et la femme que j’ai été dans ma vie.

Au moment où j’écrivais cet article publié par Femmes Alpha, j’étais en relation avec un homme avec qui plus je me rapprochais de mon essence et de ma réelle et profonde féminité, plus le fossé se creusait entre nous… Ce qui a été très difficile à accepter pour moi. Imaginez-vous, c’est déjà très courageux, en tant que femme, de choisir de revenir à sa douceur (c’est-à-dire se libérer de certaines couches de protection), et partager ce que l’on ressent réellement en toute vulnérabilité… alors continuer de le faire lorsque la réponse est de se faire repousser au lieu de se faire envelopper, ça crée temporairement quelque peu de confusion, disons. C’est mon expérience. Et tout cela a mené à une séparation. Ouch.

Par contre, pour d’autres femmes avec qui je faisais ce parcours de la tête au cœur, ce fut le contraire. Cette démarche les a plutôt rapprochées de leur homme, et a renforcée leur relation. À chacun son chemin unique… 😉

Mais l’Univers avait d’autres plans pour moi. Il me réservait la rencontre d’un homme avec qui le partage serait beaucoup plus harmonieux, léger et profond à la fois. Celui avec qui j’ai le bonheur de partager ma vie aujourd’hui. Je me souviendrai toujours du jour, à nos débuts, où je lui ai lancé : « Je suis désolée d’être aussi franche et directe, c’est juste que la surface et les faux-semblants, ce n’est tellement plus pour moi… », et lui de me répondre : « Cela fait justement partie des choses que j’apprécie le plus chez toi… ».

Enfin.

Enfin j’avais rencontré le « bon », que certains diront… Peut-être. Mais moi je sais exactement dans quelle énergie j’étais lors de nos tous premiers échanges. Moi je sais que je tremblais par en-dedans, et que ça me prenait tout le courage du monde pour lui parler dès le départ avec et à partir de mon cœur. Et ça, c’est un choix que j’avais fait pendant les 9 mois du programme de la « Divine Féminine ». J’avais choisi de me libérer de celle que j’avais appris à être pour plaire aux hommes, puisque la vérité est que cette femme était très loin de celle que je suis réellement.

Et la sexualité dans tout ça?

La sexualité s’est transmutée, au fil du temps et de mes expériences avec moi-même et avec celui que l’Univers m’a envoyé. J’ai non-seulement pris conscience mais ressenti de façon assez claire que mon corps était complètement – mais complètement -, déconnecté de mon cœur. En fait, c’est ma tête qui « gérait » mon corps. Physiquement, j’ai toujours eu du plaisir. Mais un plaisir éphémère, rapidement consumé, et vide. Si vide que j’avais souvent envie de pleurer après l’orgasme. Un plaisir parfois même conditionnel et forcé. J’ai tellement de compassion pour moi qui se sentait tellement seule et perdue, à ces moments précis de mon passé de femme, puisqu’à ce moment je n’avais aucune idée de comment expérimenter autrement.

Mais concrètement, comment la transmutation s’est vécue?

Premièrement, il m’aura fallu accueillir bien des inconforts, au début. Plus je me connectais à mon cœur (en étant en qualité de présence et en respirant), plus mon corps ne répondait plus de la même façon. Je perdais mes repères un à un, autant dans la séduction que dans l’acte comme tel. Puis, c’était à chaque fois le courage de partager ce que je vivais et comment je le vivais à mon homme, du moins, de ce que j’en comprenais. Parce qu’effectivement, j’ai d’abord vécu et accueilli beaucoup de confusion.

Puis, beaucoup de vieux souvenirs sont venus me visiter. Beaucoup de honte, de colère, de tristesse et de peurs. À chaque fois, je prenais le temps de ralentir pour respirer, afin d’accueillir l’inconfort que cela me faisait vivre, et lorsque je me sentais plus en paix, je le partageais à mon amoureux.

Pendant quelques semaines, j’ai même eu la libido à zéro. Moi qui avait toujours eu une sexualité très active, je ne comprenais pas ce « shut down » complet. Cela m’a permis de prendre conscience à quel point j’évacuais beaucoup d’émotions à travers la sexualité. Par contre, j’avais beau les évacuer, mais je ne m’en libérais réellement jamais. Et c’est ce qui s’est passé pendant ce « shut down ». J’ai reçu beaucoup de clarté et j’ai même dû adresser certaines choses avec des acteurs de mon passé.

Suite à ce « shut down », une douceur encore plus profonde s’est installée en moi. Et une chose merveilleuse s’est produite : j’ai commencé à m’honorer, à honorer mon cœur ET mon corps. La connexion se refaisait, petit à petit, jusqu’à complètement transmuter la façon dont je vis aujourd’hui la sexualité, dans la douceur, la sensualité, la tendresse, et j’irais même jusqu’à dire la réelle union sacrée. Hahaha, je ne veux surtout pas que ça sonne « patchouli » quand je parle d’union sacrée, mais c’est ça pareil. C’est de revenir à l’essence du partage. C’est comme une danse en toute fluidité, qui se cocrée avec l’autre.

Parlant de cet « autre ». Je n’entrerai pas dans les détails, mais les hommes aussi ressentent énormément de pression et de confusion à ce niveau. Il existe aussi ce « Divin Masculin ». Dans mon cœur, je ressens la féminité extrêmement douce et tendre, en plus d’être très enveloppante. Puis, je ressens la masculinité comme tout aussi tendre, mais solide et puissante. Lorsque l’on touche à cette essence ensemble, c’est tout simplement magnifique.

Ce que je partageais dans cet article de 2015 reste tout de même vrai aujourd’hui : la sexualité reste tabou, et l’industrie de la pornographie est encore (ou plus encore?) lucrative et populaire, et très facilement accessible sur internet… Ce qui propose un modèle différent, disons-le ainsi ;).

Mais s’il existait un autre chemin?

Pour la femme que je suis aujourd’hui, qui s’honore et qui explore, ce chemin est MAGNIFIQUE! Et c’est ce que je souhaite partager à mes filles.

Osons avec courage parler avec les mots de notre cœur. Hommes et femmes. Et partageons ensemble la beauté et la grandeur, de l’union cœur à cœur… ♥

Par Josyane Bissonnette